L'ancien truand François Marcantoni, impliqué dans l'affaire Markovic où il avait bénéficié d'un non-lieu, est décédé mardi à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris à l'âge de 90 ans, a-t-on appris jeudi à la mairie du Ve. Ses obsèques auront lieu en début de semaine prochaine à Toulon, a-t-on appris auprès de l'entourage de Francis Marcantoni.
Christian Châtillon, co-auteur avec l'ancien truand de « Strass et voyous », paru en 2009 aux éditions des Portes du Soleil et préfacé par Jean-Paul Belmondo, a par ailleurs précisé que l'ancien truand serait inhumé avec un Borsalino noir, comme il l'avait demandé.
Né le 28 mai 1920 dans le minuscule village d'Alzi (Haute-Corse) où il possédait une maison, François Marcantoni était hospitalisé au Val-de-Grâce pour une série d'examens, selon le site purepeople qui a révélé son décès. Ce résistant, décoré de la Croix de guerre et de la Médaille de la Résistance, avait été arrêté et torturé par la Gestapo pendant la guerre. Personnage truculent, il avait été mis en cause dans l'assassinat de Stevan Markovic, ancien garde du corps d'Alain Delon, découvert mort en octobre 1968 dans les Yvelines, avant de bénéficier d'un non-lieu huit ans plus tard.
François Marcantoni était l'une des dernières grandes figures du milieu parisien de l'après-guerre et avait passé près de treize ans derrière les barreaux. Il avait raconté sa vie agitée, ses rencontres avec de grands truands comme Pierrot le Fou ou Francis le Belge et des acteurs célèbres comme Alain Delon ou Jean-Paul Belmondo dans « Monsieur François, le milieu et moi de A à Z » (Editions du Cherche Midi, 2006).
M. Châtillon, professeur de lettres et historien du Milieu, a raconté comment l'ancien truand, quand il était trop fatigué pour se rendre à sa maison de Goussainville, lui fixait des rendez-vous à l'hôtel Méridien de Paris, non loin de son appartement bourgeois du 17e arrondissement. «
Il ne m'a tutoyé que deux fois pendant toute cette période car il était avant tout un Corse à l'ancienne qui aimait marquer les distances. Nous avons déjeuné il y a encore deux mois avec l'animateur Patrick Sébastien à 'la Villa corse' à Paris », a-t-il affirmé. Il a ajouté que Marcantoni «
aimait sortir sa formule favorite quand on l'interrogeait sur ses relations avec Delon et l'affaire Markovic : 'Nous ne sommes que trois à savoir la vérité : Delon, moi et Dieu, or ce dernier ne balance jamais' ».