Francis Heaulme, qui purge actuellement une peine de prison à perpétuité à Ensisheim (Haut-Rhin) pour neuf meurtres commis entre 1984 et 1992, pourrait être renvoyé devant les assises dans l'affaire... des meurtres d'Alexandre Beckrich et de Cyril Beining en 1986 à Montigny-lès-Metz, un dossier pour lequel il avait pourtant bénéficié d'un non-lieu en 2007. Pourquoi alors ce possible revirement ? Parce qu'un supplément d'information a été ordonné par la chambre de l'instruction de Metz en 2009. En passe d'être bouclé, il a permis, relate le quotidien l'Est Républicain, de confronter mercredi devant un juge Francis Heaulme à Jean-François Abgrall, le gendarme qui l’avait arrêté à Bischwiller, en Alsace, le 7 janvier 1992, deux jours après son dernier crime. Surtout, le militaire était parvenu à le faire passer aux aveux dans plusieurs autres dossiers. Si aucune information n'a filtré sur ce qui s'est dit lors de ce « rendez-vous », il semble toutefois qu'il ait permis au juge d'y voir plus clair...
Retour en arrière. Dimanche 28 septembre 1986. Les Dils sont de retour chez eux, à Montigny-lès-Metz, dans leur petite maison située au bas du long talus qui borde les voies ferrées de l'express Paris-Metz. C'est Jacqueline, la mère de Patrick, qui conduit la voiture. A ses côtés, Jean, le père, et Alain, l'autre fils du couple. Patrick, 16 ans, est en vadrouille. Le soir même, on retrouvera couchés sur les rails, à deux cents mètres de la maison, les corps d'Alexandre Beckrich et Cyril Beining, âgés de huit ans tous les deux. Leurs têtes ont été fracassées à coups de pierres.
Sept mois plus tard, Patrick Dils est interpellé à la sortie de son travail. Après trente-six heures de garde à vue, il finit par avouer. Deux jours plus tard, il est inculpé d'« homicides volontaires » et écroué à la maison d'arrêt de Metz-Queuleu. À son avocat, il assure que ses aveux lui ont été tirés par les enquêteurs. Mais il est trop tard: le 27 janvier 1989, il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par la Cour d'assises des mineurs de la Moselle.
Le 21 avril 2001, la Cour de révision annule la condamnation de Dils mais refuse de le remettre en liberté en attendant un nouveau jugement. Le 20 juin 2001 s'ouvre donc un nouveau procès devant la cour d'assises des mineurs de la Marne. Après neuf jours de débats, Dils, âgé de 31 ans, est a nouveau condamné, bien que l'avocat général ait assuré qu'il ne pouvait pas être le coupable.
Le 8 avril 2002 s'ouvre un troisième procès devant la cour d'assises des mineurs du Rhône, à Lyon. Dils y apparaît avec un look nouveau, sans lunettes fumées, recoiffé, détendu. Pour la première fois, il parle des tourments endurés en prison : il a été battu, bafoué, violé même. Une nouvelle fois, il revient sur ses aveux. Mais surtout, un élément nouveau apparaît : une enquête de synthèse de la gendarmerie menée l'année précédente qui conclu que l'affaire de Montigny porte la « quasi-signature criminelle de Francis Heaulme ». Au terme des débats, le 24 avril 2002, l'avocat général ne réclame ni peine ni condamnation à l'encontre de Dils. Quelques heures plus tard, il sera acquitté.
Deux ans plus tard, l’enquête sur le double meurtre de Montigny-lès-Metz est réouverte. Francis Heaulme est mis en examen pour « homicides volontaires ». La justice à des billes: en septembre 1986, Heaulme travaillait dans une entreprise située à 400 mètres du lieu où les corps de Cyril Beining et Alexandre Beckrich avaient été retrouvés. Lors de l'enquête, des témoins entendus à Lyon avaient affirmé avoir aperçu, le jour des faits, le « routard du crime » (le surnom donné à Francis Heaulme, NDLR) déambuler dans la zone, les vêtements couvert de sang. Plus troublant encore, Heaulme, qui a reconnu avoir été sur les lieux le jour du crime, avait par la suite dessiné la scène avec une incroyable précision et livré, au fil de ses auditions dans d’autres dossiers criminels, des détails qui ne peuvent se rapporter qu’au drame de Montigny-lès-Metz. Pas suffisant toutefois pour le juge d’instruction Thierry Monfort qui, faute de preuve concrète, rend fin 2007 un non-lieu en faveur du tueur en série.
Deux ans plus tard, la chambre de l'instruction de Metz a donc ordonné un supplément d'information. Il lui appartient désormais de décider de renvoyer Heaulme devant une Cour d'Assises... ou de le clore définitivement le dossier. En charge des intérêts de la mère de Cyril Beining, Me Dominique Boh-Petit croit encore à un quatrième procès. « Si l’on attend des aveux de Heaulme, on n’avancera jamais. En revanche, si on se base sur les éléments de procédures, sur le dossier du gendarme Abgrall, alors on se dit qu’on a envoyé des gens aux assises pour moins que ça. » De son côté, Liliane Glock, l’avocate du « routard du crime » citée par le Républicain Lorrain, estime au contraire, avoir « perdu son temps. Nous avons accepté cette confrontation (avec Jean-François Abgrall, NDLR) mais ça n’a servi à rien. Aucun élément sérieux ne raccroche mon client à la triste affaire de Montigny ».
l'histoire:
Un innocent maltraité et un assassin toujours en vie avec un parapluie sur la tête afin d'éviter qu'il se mouille à cause du rhume!
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