Neuf mois après la tuerie d'Utoeya, alors que le procès d'Anders Behring Breivik doit s'ouvrir lundi, la Norvège affiche toujours le même visage, fière de son modèle multiculturel.
« Personne n'empêchera la Norvège d'être elle-même », avait affirmé le Premier ministre après le massacre perpétré par Anders Behring Breivik. Neuf mois plus tard, à quelques cicatrices près, le pays affiche peu ou prou le même visage, un désaveu cinglant pour le tueur.
A travers ses 77 victimes, c'est le modèle norvégien avec son esprit d'ouverture et de tolérance que Breivik, jugé à partir de lundi, a attaqué le 22 juillet au nom d'une idéologie qui rejette la diversité. Mais, selon les commentateurs, la nation scandinave semble plus que jamais fidèle à ses valeurs. « Nous sommes revenus à la normalité à une vitesse remarquable. Et c'est heureux: c'est un signe très sain », estime Harald Stanghelle, rédacteur en chef politique du journal de référence Aftenposten. « La seule différence, peut-être, est que nous avons perdu notre innocence, que nous savons aujourd'hui que cela peut aussi se produire chez nous. Cela a éveillé les consciences mais sans altérer les comportements », explique-t-il à l'AFP.
Signe de proximité du pouvoir ou de naïveté, Breivik avait pu garer une camionnette piégée au pied même de la tour qui abrite le siège du Premier ministre Jens Stoltenberg, alors absent. L'explosion avait fait huit morts parmi les employés et les passants. Puis l'extrémiste de droite s'était rendu sur l'île d'Utoeya, où il avait ouvert le feu sur des centaines de jeunes travaillistes réunis en camp d'été. Hormis la présence de gardes du corps pour une poignée de ministres, le renforcement des mesures de sécurité est aujourd'hui à peine perceptible. Indépendamment des conclusions juridiques sur sa santé mentale, « tout le monde est d'accord pour dire que c'était le geste d'un fou guidé par son radicalisme politique », souligne Janne Haaland Matlary, politologue à l'Université d'Oslo. « C'était un crime isolé et personne ne ressent le besoin d'un virage sécuritaire. Cela aurait vraisemblablement été différent si cela avait été le fait d'un islamiste », dit-elle à l'AFP.
Après les attaques, le gouvernement a débloqué des moyens supplémentaires pour renforcer les effectifs de la police, critiquée pour sa lenteur supposée à arrêter le tueur, et s'assurer qu'elle dispose en permanence d'un hélicoptère, un outil qui lui avait fait cruellement défaut le jour du drame. Mais le service de renseignement intérieur (PST) a laissé le niveau de menaces inchangé. Dans son rapport annuel en janvier, le PST a estimé que la principale menace restait liée à l'islamisme radical et que l'extrême droite ne susciterait encore que très peu d'adhésion en 2012. Immédiatement après les attentats, sollicitations et alertes du public ont été nombreuses, selon Martine Laeng, porte-parole de la police d'Oslo, « mais tout s'est normalisé depuis et nous ne voyons pas de différences dans nos contacts avec la population ».
Malgré les 69 victimes de la fusillade, le mouvement de la Jeunesse travailliste a, quant à lui, dit son intention de « se réapproprier » Utoeya et d'y organiser de nouveaux rassemblements à l'avenir, même si cela ne pourra pas être le cas cet été pour cause de reconstruction. « Si on a changé, j'espère que c'est dans le bon sens, par exemple dans le débat sur la société multiculturelle », confie le président du mouvement, Eskil Pedersen. « Dans une société qui laissait une certaine place au racisme ordinaire, aux généralisations sur ses différents groupes, les gens se sont soudain réveillés et se sont dit: "ok, il y a des défis mais on est tous sur le même bateau et il faut qu'on en tire le meilleur parti"», ajoute-t-il.
Preuve de son échec : alors que Breivik disait vouloir « tarir (son) recrutement », la Jeunesse travailliste compte aujourd'hui 45% de membres de plus qu'il y a un an.
Les électrochocs sont l'occasion de se remettre en cause.
Celui qui le fait mais qui, après réflexion, reste le même, est intelligent.
Celui qui refuse de se remettre en question est un idiot. Un idiot fier de lui mais un idiot quand même.
Je me réjouis que la Norvège ait bien résisté à Utoeya. Hey Baal, oui les électrochocs sont peut-être parfois nécessaires, mais je ne pense pas qu'un comme celui-là ait été vraiment nécessaire pour évoluer humainement parlant. C' est particulièrement exorbitant et je pense qu'aucune des familles concernées n'eût été volontaire. Juste un sentiment humain. Je crois qu'un électrochoc pour être valable doit donner la possibiliter à chacun de s'en relever.
C'est pas une question de nécessité, ça arrive, c'est comme ça.
Mais quand de multiples dysfonctionnements aboutissent à des dizaines de victimes, faire "et on changera rien AH AH, DTC !!!" me semble totalement irresponsable.
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