Me Christine Ravaz, l'avocate d'une victime, a porté plainte après que le liquidateur de l'entreprise varoise, assigné en référé, eût fait défaut à l'audience, « faute de fonds en compte »...
Mais où est passé l'argent des prothèses PIP ? Avec une maison-mère au Delaware, des prête-noms décédés au Luxembourg et des financements opaques, la face cachée de PIP ajoute au trouble de l'affaire des prothèses défectueuses. Vendredi, à Toulon, Me Christine Ravaz, l'avocate d'une victime, a porté plainte après que le liquidateur de l'entreprise varoise, assigné en référé, eût fait défaut à l'audience, « faute de fonds en compte ».
Cette plainte, déposée contre la famille Mas-Lucciardi, PIP et contre X, vise notamment des faits de banqueroute frauduleuse, d'abus de bien sociaux, d'organisation d'insolvabilité et de blanchiment aggravé. « Nous voulons savoir où sont passés les actifs de PIP », a résumé l'avocate à l'AFP. Une tâche qui ne s'annonce pas facile.
L'entreprise, fondée en 1991 dans le Var, était contrôlée depuis 1998 par deux sociétés-écrans au Luxembourg, Milo Finance et Penny Holding. Elles sont aujourd'hui en liquidation et leurs administrateurs, Alain Sereyjol-Garros et Fabio Pezzera, qui géraient plusieurs autres sociétés connexes, sont décédés. Le montage financier ne s'arrêtait pas là. En 2003, quand « les banques abandonnent PIP supprimant des lignes d'escompte », comme il l'a dit aux gendarmes, Jean-CLaude Mas se tourne vers les Etats-Unis pour lever des capitaux. Son usine de 120 salariés devient alors filiale à 94% de la société Heritage Worldwide. Basée dans l'Etat du Delaware, souvent considéré comme un paradis fiscal, celle-ci emprunte plusieurs millions de dollars à des fonds anglo-saxons.
Mais derrière Heritage, on retrouve les mêmes sociétés luxembourgeoises - avec un commissaire aux comptes domicilié aux Iles Vierges - et les mêmes hommes de paille, aux côtés d'un fonds d'investissement, GEM. Alors, qui détenait, in fine, le capital de PIP ? D'après le tribunal de commerce de Toulon, M. Mas et son ex-compagne Dominique Lucciardi étaient les bénéficiaires économiques de Penny Holding, au sommet de la pyramide. Aux gendarmes, Mas a dit cependant que le « principal actionnaire » de PIP était M. Sereyjol-Garros, en racontant que celui-ci l'avait « fait chanter » en 2005 « sur des déclarations fausses concernant l'entrée en Bourse » aux Etats-Unis.
À l'époque, PIP change de forme juridique et Mas est écarté de la gouvernance, selon lui. « En 2007, M. Sereyjol est décédé et j'ai donc fait mon retour au sein du conseil de surveillance », a-t-il expliqué. D'après une source judiciaire au Luxembourg, M. Sereyjol-Garros s'est suicidé fin janvier 2007, à 66 ans, dans un appartement où son associé, Fabio Pezzera, est mort d'une overdose, à 39 ans, quatre mois plus tard. En août 2011, le financier Fabrice Viguier, artisan du montage Heritage/PIP via le fonds GEM, se tue à moto dans le Var. Au Luxembourg, les décès de MM. Sereyjol-Garros et Pezzera, non déclarés au registre du commerce bien que la loi l'impose, ont entraîné la liquidation des sociétés qu'ils administraient. La procédure est toujours en cours.
Selon une source judiciaire, le litige concernerait la villa du couple Mas-Lucciardi à Six-Fours-les-Plages et leur bateau, qui pourraient tomber dans les mains des créanciers. Ces biens avaient été achetés à la fin des années 90 via une SCI luxembourgeoise, dont les actionnaires de façade, toujours les mêmes, avaient cédé leurs parts aux Mas dès 1999. C'est ce que le couple a déclaré au registre du commerce luxembourgeois... en juillet 2010. Dans la foulée, Mas transférait ses parts à son ex-compagne et à son fils, un moyen de mettre la villa à l'abri au moment où le scandale des implants frauduleux éclatait.
Le Dr Maure, condamné en 2008 pour tromperie aggravée, aurait utilisé des implants défectueux ...
4 commentairesL'argent est, pour l'instant espérons-le, introuvable ? Ce "monsieur" a certainement quelque part, sous une forme ou une autre, d'autres biens. Ile faut chercher conscenciueusement. Il existait une loi auparavant qui disait que lorsque quelqu'un ne pouvait payer ses dettes, il était emprisonné aussi longtemps que la ou les factures n'étaient pas réglées. et qu'on ne nous parle pas de son "grand âge". Jusqu'ici, il ne l'a en rien empêché de faire ce qu'il voulait. Et il n'est guère sensible à la souffrance et à la fragilité des autres. Par ailleurs, je suis sure qu'il n'était pas seul à décider, à profiter. N'avons-nous pas entendu parlé de ses enfants, eux-mêmes acteurs dans cette histoires et certainement pas au SMIC. A partir du moment où ils oeuvrent de concert.....
Bizarres, bizarres aussi ces morts des administrateurs des sociétés écran. L'organisation de cette gigantesque escroquerie aurait-elle trouver ses racines dans un polar ?
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