Le fondateur de la société varoise de fabrication de prothèses mammaires PIP, Jean-Claude Mas, dort en prison depuis deux jours à Marseille, faute d'avoir réglé mardi soir le premier versement de sa caution de 100.000 euros, comme prévu par son contrôle judiciaire.
« Malgré tous les efforts que Monsieur Mas a prodigué, il n'a pas réussi a réunir tous ces fonds, c'est grâce à l'aide des amis de son fils qu'il a pu réunir 5.000 euros qu'il a remis le 29 février », a déclaré Me Yves Haddad, son avocat. Il rappelle que son client n'a que 1.600 euros de revenus mensuels. Le 27 janvier, le fondateur de Poly Implant Prothèse (PIP), au coeur d'un scandale sanitaire mondial, avait été mis en examen à Marseille pour « blessures involontaires ».
Selon les termes de son contrôle judiciaire, il devait payer une caution de 100.000 euros, payable en six échéances, afin de « garantir le paiement de la réparation des dommages causés par l'infraction ». Les premiers 25.000 euros, qui devait être acquittés sous un mois, n'ayant pas été versés, Jean-Claude Mas a été incarcéré aux Baumettes à la demande de la juge d'instruction en charge du dossier, Annaïck Le Goff, pour « défaut de paiement de caution ». Cinq autres versements mensuels de 15.000 euros chacun devaient ensuite être réglés d'ici fin juillet.
Selon Me Haddad, le septuagénaire a proposé en garantie son appartement d'une valeur de 175.000 euros dans lequel est logée sa propre mère, ce qui lui a été refusé. Selon Me Laurent Gaudon, avocat de porteuses d'implants PIP, ce défaut de paiement prouve que Jean-Claude Mas, qu'il accuse d'avoir organisé « la fuite des capitaux de son entreprise », n'a « pas envie que son patrimoine serve à indemniser les victimes ».
Des accusations démenties par Me Haddad : « Moi, on me fera jamais croire qu'un homme de bientôt 73 ans, malade - n'oublions pas qu'il a fait un infarctus du myocarde il y a un an, qu'il a été opéré de façon lourde il y a six mois - préfère aller en prison après avoir été l'empereur de la prothèse mammaire plutôt que de payer une caution », a-t-il réagi. Concernant les autres biens supposés du chef d'entreprise dont la presse avait fait état, notamment des sociétés au Luxembourg, « qui sont au nom de sa compagne et de ses enfants, ces sociétés sont toutes en liquidation judiciaire », a indiqué l'avocat toulonnais.
Me haddad a annoncé qu'il allait faire appel de la mise en détention provisoire de son client ce jeudi matin devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence, ajoutant qu'il saisirait le cas échéant la Cour de cassation. Sinon, selon les différents scénarios probables, soit Jean-Claude Mas verse la somme due, et il sortira dans les prochains jours de prison. Soit il s'entête à ne pas payer et demeurera en détention quatre mois, le maximum prévu par la loi dans ce cas de figure.
De 400.000 à 500.000 femmes seraient porteuses des implants PIP dans le monde, et quelque 3.500 plaintes ont déjà été enregistrées, hors Amérique latine. Au pire des cas, Jean-Claude Mas encourt une peine maximale de un an de prison.
Le gérant de la société PIP, mis en examen à cause de l'utilisation d'un gel de silicone ...
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