Luc Chatel a souhaité lundi une accélération des sanctions contre les fraudeurs au baccalauréat.
Le ministre de l'Education nationale a présenté ce lundi des pistes pour réformer un examen du baccalauréat qu'il juge « bout de souffle », relançant notamment l'idée controversée de notes éliminatoires. Il a détaillé, lors d'une conférence de presse, les mesures de sécurisation du bac, qui avaient été dévoilées à la fin août, à l'occasion d'un premier rapport après une fraude lors d'une épreuve de maths du bac 2011 de la série scientifique.
M. Chatel va présenter un décret le 22 mars au Conseil supérieur de l'éducation (CSE) pour que les sanctions, qui seront « plus efficaces et plus dissuasives », soient prises en juillet et non en septembre comme c'est le cas aujourd'hui.
Ce décret prévoit la création d'une commission pilotée par le recteur, qui se réunira « dès la fin des épreuves du bac, avant le 15 juillet ». Actuellement, les commissions se réunissent au sein des universités. Cette décision a de nouveau été dénoncée lundi, cette fois-ci par la quasi-totalité des syndicats d'enseignants, ainsi que les lycéens de l'UNL, les parents de la FCPE et les étudiants de l'Unef qui y voient « un tribunal d'exception ».
Les autres mesures qui seront applicables dès la session 2012 sont entre autres « l'amélioration de la sûreté des locaux » ou encore « la sécurité informatique » (généralisation des clés USB codées, etc.), a dit le ministre, qui a souligné que « le fonctionnement du bac relève chaque année du quasi-miracle ». « Aujourd'hui, 70% d'une classe d'âge accèdent au bac contre 20% il y a 25 ans et nous avons aujourd'hui une complexité dans l'organisation (4.600 sujets, de nombreuses disciplines et options...) », a-t-il rappelé.
Le ministre a par ailleurs présenté les « pistes les plus intéressantes » pour « réfléchir à l'avenir », à partir de la session 2014, de cette institution qu'est le baccalauréat, créé par Napoléon Ier en 1808. L'examen du bac, qui est « aujourd'hui à bout de souffle », « nécessite une réforme en profondeur » si « on veut le sauver », a-t-il estimé. « Ma conviction, qui est celle du président de la République, est que si nous continuons dans cette voie, nous allons définitivement dévaloriser le baccalauréat », a ajouté Luc Chatel, en présentant un rapport sur le bac.
Il faut « se poser la question des notes éliminatoires » dans les disciplines fondamentales, a-t-il jugé. « Est-il logique que dans une série importante dans son orientation, on ait systématiquement des notes très inférieures à la moyenne, et malgré cela, on obtienne son baccalauréat ? » s'est interrogé le ministre.
L'UNL critique une « hiérarchisation des disciplines ». « En créant des notes éliminatoires, la considération de matières fondamentales revoit le jour », estime son président Victor Colombani. « L'absence d'épreuve suffisamment discriminante au sein de la filière littéraire a permis à 37,2% des bacheliers de cette série d'être diplômés malgré une note inférieure ou égale à 8 dans l'une des trois principales épreuves », lors du bac 2010, selon le rapport.
Luc Chatel estime qu'« il faudra à l'avenir un baccalauréat qui soit recentré sur l'essentiel », « concentré sur moins d'épreuves, avec moins d'options facultatives, moins d'épreuves facultatives, sans doute un recours plus important à des contrôles continus ». « Est-il normal qu'un quart des élèves qui ont une mention "très bien" l'ont exclusivement grâce à des notes dans leurs disciplines optionnelles? », « est-il logique que l'on continue à avoir des élèves qui ont 21/20 au baccalauréat (grâce au) jeu des options? », a demandé le ministre. Ces axes avaient été suggérés par Nicolas Sarkozy dans son discours sur l'éducation à la fin février, à Montpellier.
J'ai entendu dire hier (à la TV) que depuis quelques années le Bac était parfois accordé à des élèves n'ayant même pas la moyenne. Pas étonnant que ce pauvre Bac n'ait plus grande valeur. Un diplôme prestigieux qui nous était envié dans le monde. Un critère qui permettait de mesurer l'accès à l'instruction intergénérations depuis Napoléon évidemment. Quand je pense au travail que c'était, surtout pour des élèves issus de la classe laborieuse, au temps qu'il fallait impérativement y consacrer dès l'arrivée en seconde, et à l'examen que c'était auparavant, où pour ainsi dire toutes les matières, qui nous étaient enseignées dans notre orientation, étaient présentes ! Et pour avoir ce que l'on appelle une mention, il fallait minimum 12/20. Si on veut les bonnes choses, il faut travailler, se donner du mal et y consacrer du temps. Tandis qu'aujourd'hui apparemment le fait de tricher est perçu comme une "manière de faire" parfaitement normale parce qu'il faut le bac pour intégrer les études supérieures. Et alors, pour les diplômes finaux, ils vont faire pareils ? Imaginons dans certains secteurs ce que ça va pouvoir annoncer : en médecine, en chirurgie, dans le secteur des recherches. Quand on voit des gens dotés du Bac par exemple et qui ne savent plus des choses que l'on savait par coeur (comme quoi ça sert à quelque chose) en Histoire, géographie, littérature et autres : la culture générale quoi !
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