Suppléante aux cantonales en Meurthe-et-Moselle, Jennifer Barreau a répondu à FranceSoir.fr sur la question de la parité en politique locale.
Les cantonales, une affaire de mâles ? Les chiffres parlent d'eux-mêmes. 12,6% des « conseillers généraux » sont des femmes, malgré la loi de 2008 qui impose un suppléant de sexe opposé à chaque candidat. À un mois des élections, la question de la parité en politique revient sur le devant de la scène. Sur 101 assemblées départementales, seules six présidents sont des présidentes. Les femmes n'ont pas la part du lion dans les départements, alors que 20% environ des élus de l'Assemblée nationale et du Sénat appartiennent au beau sexe. Consternant ? Pas pour Jennifer Barreau, suppléante PS du candidat sortant Noël Guérard pour les cantonales à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle).
Egalement conseillère municipale, cette jeune mère de 35 ans jongle entre son investissement militant, sa vie de famille et son métier de conseillère d'insertion. Attachée à la parité mais « pas féministe », la jeune élue tente d'expliquer la faible proportion féminine au niveau local.
France-Soir. 12% de femmes dans les conseils généraux, qu'est-ce que ça vous inspire ?
Jennifer Barreau. Une chose est claire : je ne veux pas être élue parce que je suis une femme mais pour mes compétences. Il faut rester attentif mais il ne faut pas forcer la main à des gens qui ne pourront pas forcément mener à bien leur mission. En ce qui me concerne, la place de suppléante me convient parfaitement, d'autant que mon candidat joue le jeu à fond. J'ai un enfant de quatre ans, un travail à temps plein, une activité de conseillère municipale, je ne pourrais pas faire la moitié du travail mené par mon candidat. Il faut prendre en compte la réalité des femmes d'aujourd'hui. Et puis on ne va pas mettre sur la touche des élus qui ont bien fait leur travail juste pour louer la « discrimination positive ». Forcer la parité, ce serait se tirer une balle dans le pied.
F.-S. Comment expliquez-vous cette prédominance masculine en politique locale ?
J. F. Je pense que c'est en grande partie culturel. Quand les femmes s'engagent en politique, on attend vraiment d'elles qu'elles tiennent leurs engagements. On leur en demande plus. Et puis il y a encore des freins, comme les inégalités face aux tâches ménagères. Alors il faut s'organiser : j'ai pris un temps partiel au travail pour me garder du temps en famille, je consacre un jour par semaine à militer, je vais aux réunions le soir. Après, les changements ne peuvent pas survenir d'un coup. Il faut laisser les choses évoluer naturellement. Un exemple : une de mes collègues au conseil municipal a 70 ans. Elle a commencé à militer quand ses enfants avaient 15 ans. De mon côté, je milite déjà depuis longtemps et mon fils n'a que 4 ans et demi.
F.-S. Et au niveau national, vous trouvez que la parité est mieux représentée ?
J. F. Déjà il faudrait en finir avec le réflexe d'attribuer systématiquement les postes à thématique sociale ou familiale aux femmes. Ce sont ces choses là qu'il faut changer avant de penser à appliquer des quotas de femmes. Il faut mener une réflexion sociologique avant de faire de l'esbrouffe.
F.-S. Qu'attendez-vous de ces dernières cantonales ?
J. F. Pour moi qui suis conseillère d'insertion, les cantonales sont une évidence puisque les compétences sociales relèvent des conseils généraux. L'autre raison, c'est que c'est la dernière occasion de sanctionner la politique de Nicolas Sarkozy avant 2012.
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