Lors des élections sénatoriales, 150.000 grands électeurs sont appelés à voter. Parmi eux, des gens qui n'ont aucune fonction politique.
Il a voté ce dimanche matin, dans un isoloir de la salle des fêtes de la mairie de Paris, pour la liste de Chantal Jouanno. Pourtant, il la trouve « insupportable ». Antoine* a 25 ans, et à sa grande surprise, il fait partie du collège électoral des élections sénatoriales de ce jour. Il n'est pourtant ni conseiller municipal, ni conseiller régional, ni député. Il n'a jamais été élu et il fait partie des « délégués sénatoriaux » : dans les communes de plus de 30.000 habitants, un délégué est désigné par tranche de 1000 habitants pour venir grossir le corps électoral.
La désignation d'Antoine, comme de tous les autres délégués, a été validée par le conseil municipal. Chaque groupe politique en choisit, et, en l'occurrence, c'est l'UMP qui a jeté son dévolu sur ce jeune homme qui a été adhérent du parti majoritaire entre 2006 et 2010. « J'ai reçu un coup de fil en mai, explique-t-il. On m'a expliqué que l'UMP cherchait une personne de confiance pour être l'un des délégués sénatoriaux afin de voter pour la liste de Chantal Jouanno. J'ai accepté, car je pense que la liste dissidente emmenée par Pierre Charon est tout sauf constructive, même si je n'aime pas le personnage de Jouanno. »
Au mois d'août, Antoine commence à recevoir des mails pour lui proposer de participer à des petits-déjeuners et des réunions, avec la ministre des Sports. Il déclinera, car il n'est « pas plus intéressé que ça ». De la même manière, il ne jettera qu'un oeil distrait aux professions de foi des candidats qu'il reçoit à son domicile. Par contre, Antoine n'a pas oublié de passer ce matin au deuxième étage de l'hôtel de ville, au bureau UMP, où était servi un petit-déjeuner. Là, muni d'un carton bleu que lui avait envoyé le parti dirigé par Jean-François Copé, il a signalé sa présence. Afin de rassurer ses mandataires. Mais aussi pour échapper à une amende de 100 euros : dans la mesure où il a accepté d'être un grand électeur d'un jour, il était obligé de venir ce matin.
A 11h00, Antoine a donc glissé un bulletin en faveur de la liste de Chantal Jouanno dans l'urne. Sans avoir croisé le maire Bertrand Delanoë. Bien qu'ils ne soient pas du même bord politique, Antoine partage pourtant avec le socialiste ce point de vue tranché : « les élections sénatoriales ne sont vraiment pas des élections démocratiques ».
* Le prénom a été modifié.
La gauche a remporté, dimanche, pour la première fois de l'histoire de la Ve République, le ...
19 commentairesQue l'on soit plutôt de gauche ou plutôt de droite - ou même "ailleurs" - il faut bien constater que le mode de scrutin des sénateurs n'est pas démocratique et qu'il est totalement archaïque à notre époque.
Les gens honnêtes pensent comme ce jeune électeur de droite choisi malgré lui, apparemment, pour faire partie de ces "grands électeurs".
"Il n'en fallait pas pus pour que Jean-Luc Mélenchon ne voit rouge."
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