Le parti majoritaire et celui de François Bayrou mèneront la lutte ensemble dans trois départements pour les cantonales de mars, malgré leur rupture consommée sur le plan national. Zoom sur ces lunes de miel de circonstances.
Alain Juppé et François Bayrou visitent ensemble l'usine Turbomeca de Bordes (Pyrénées-Atlantique) en ce début du mois de février. À l'aise et de bonne humeur, le numéro 2 du gouvernement Fillon et le député des Pyrénées-Atlantiques échangent avec chaleur et complicité. La scène illustre à merveille la lune de miel de l'UMP et du MoDem dans la région Aquitaine. Alors qu'au niveau national, le parti majoritaire et le parti centriste sont à couteaux tirés, la paix des braves règne dans le Sud-Ouest.
D'ailleurs, la région n'a été que peu affectée par les coups de boutoir antisarkozystes de François Bayrou en 2010. Les solides et anciennes affinités liant Alain Juppé au patron du MoDem ont préservé l'entente cordiale, notamment à Bordeaux, qui est gérée conjointement depuis 1995. À tel point que les deux camps partiront la fleur au fusil et main dans la main aux cantonales dans trois départements : Pyrénées-Atlantiques, Landes et Gironde.
Dans ce dernier département, les deux partis vont faire alliance dans 30 des 31 cantons renouvelables, avec l'espoir de secouer la majorité de gauche. « On travaille avec le MoDem depuis les dernières cantonales de 2008. Ce n'est pas une union d'opposition mais de proposition », assure Yves d'Amécourt, président du groupe UMP au conseil général de Gironde. Mais l'élu de reconnaître que l'alliance a irrité à la droite de l'UMP locale et à la gauche du MoDem. Plus prudent, le président départemental MoDem, Joan Taris, préfère parler d'un « accord électoral ou un pacte de non-agression, d'ailleurs validé par les instances nationales du parti ». Et l'indépendance revendiquée par François Bayrou dans tout ça ? Selon l'élu, elle s'en trouverait au contraire confortée et rassurerait les électeurs centristes pour lesquels le MoDem se serait inféodé à la gauche.
Alors bien sûr, derrière cette curieuse synergie, il y a les intérêts politiques immédiats. Alain Juppé voudrait souder la droite aquitaine, MoDem inclus, pour renverser les rapports de force, notamment en prévision des législatives de 2012. Le ministre de la Défense ne se cache pas d'ailleurs de vouloir ramener François Bayrou dans le giron de la droite. « Peut-être qu'en 2012, on aura besoin de parler avec lui », a t-il confié au Figaro, avant d'ajouter : « Bayrou a bien compris qu'il n'avait pas d'avenir à gauche ».
Le parti Bayrouiste, lui, s'accroche au terrain politique où qu'il soit, après des scores malheureux aux Européennes de 2009 et surtout aux Régionales de 2010. Ces « accords à géométrie variable », comme les appelle Joan Taris, ont d'ailleurs été appliqués dans d'aurtres contrées françaises. Pour les cantonales en Côte d'Or, le MoDem fera alliance dès le premier tour avec le PS de François Rebsamen.
Une large majorité de Français ne savent pas qu'ils sont appelés aux urnes les 20 et 27 mars ...
12 commentairesLes électeurs qui ont été bayroutés rentreront-ils au bercail?... Triste fin d'élevage : au Modem, il n'y a plus d'étalon et la nature revient au galop ...par derrière comme d'habitude...
Triste réalité que cet accord Modem UMP qui précipite la politique vers le fond et la chasse au siége.
Je suis de ceux qui on cru à Bayrou mais là il me décoit énormement.
franchement je ne comprends pas les accords de l'ump avec bayrou en aquitaine mr coppé il faut réagir on a pas besoin d'un faut cul et un traite vis a vis de la droite qui critiquent sans arret le gouvernement et qui tourne sa veste sans arret c'est une honte.
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