Journée du sommeil : 31% des Français dorment moins de 6 heures

Cela concerne tout le monde. Petits conseils pour bien dormir : faire une micro-sieste en début d'après-midi, dîner léger et éviter de jouer ou travailler sur ordinateur avant d'aller au lit...Cette liste non-exhaustive de recommandations est mise en avant alors que se profil la Journée du sommeil, ce vendredi. Et ces instructions sont importantes car, selon une étude de l'Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV) et la MGEN, quatre Français sur dix dorment mal. Des troubles du sommeil tels que l'insomnie, les réveils trop fréquents ou encore l'apnée du sommeil. Inquiétant alors qu'il est prouvé que le sommeil influe sur les performances.

En effet, parmi les facteurs qui favorisent les capacités physiques et intellectuelles, la grande majorité des spécialistes citent en premier le sommeil, devant l'alimentation équilibrée, l'activité physique et la lecture. C'est en tout cas une des conclusions de l'enquête « sommeil et performance au quotidien », publiée par l'INSV et la MGENà l'occasion de cette Journée du sommeil du 16 mars. Le manque de sommeil rend irritable, nuit à la concentration, mais aussi à la santé puisqu'il peut être associé à l'obésité, au diabète, aux accidents de la route, rappellent les experts qui se sont penchés sur la question.

Les 18-25 ans les plus touchés

Les résultats détaillés de l'analyse montrent qu'en 2011, les Français dorment en moyenne 7h05 en semaine et 8h11 le week-end. Cette enquête INSV/MGEN a été réalisée par OpinionWay auprès d'un échantillon représentatif de 1.010 personnes de 18 à 64 ans. « Le temps moyen de sommeil n'a pas baissé cette année (en 2011 par rapport à 2010), mais 31% dorment moins de 6h, ce qui reste préoccupant », relève le professeur Damien Léger, président de l'INSV. En effet, « les personnes qui n'ont réellement besoin que de quatre ou cinq heures pour se sentir en pleine forme ne sont pas légion », explique-t-il.

Et ce spécialiste de s'inquiéter d'un autre phénomène. « 26% des Français sont encore touchés par la somnolence, suffisamment pour s'endormir lors de situation monotone dans la journée », déplore Damien Léger. Mais il existe des remèdes à ces maux. Ainsi, « de petites siestes (pas plus de 20 minutes) et même des micro-siestes ou siestes "flash" de quelques minutes en début d'après-midi sont un excellent moyen de recouvrer sa vigilance », souligne Joëlle Adrien, présidente du conseil scientifique de l'INSV. En revanche, si 16 % seulement des personnes qui dorment mal sont traitées, « le recours aux médicaments pour dormir (hypnotiques, somnifères) n'est pas automatique. Il est beaucoup moins important qu'il ne l'était », se réjouit le Pr Léger. Paradoxalement les 18-25 ans ont plus de problèmes de performance et de capacité à se concentrer et à mémoriser que les autres en raison de la privation ou la perturbation de leur sommeil, note-t-il.

Aller se coucher dès les premiers bâillements

Parmi les autres recommendations délivrées par l'Institut, il est conseillé de pratiquer une activité physique régulière. « Cela permet d'améliore la qualité du sommeil lent profond, le plus récupérateur », certifie le professeur Damien Léger. Mais si celle-ci se fait en soirée, il recommande de prendre une douche fraîche pour faire baisser la température du corps et faciliter ainsi le sommeil. « L'activité physique est un bon moyen d'évacuer le stress », ajoute le Dr Adrien. « Le sport permet de se vider la tête », renchérit Olivier Girault, ancien capitaine de l'équipe de France de handball.

Se lever à heures régulières, se relaxer au calme au moins 30 minutes avant le sommeil en évitant, juste avant de se coucher, lumière vive et travail ou jeux sur écran, comme de faire l'obscurité dans une chambre aérée et pas trop chauffée (pas plus de 18 degrés environ) font partie des autres conseils délivrés par l'INSV. Enfin, il est recommandé d'aller sous la couette dès les premiers signes annonciateurs de fatigue (bâillement, paupières lourdes...). Car l'envie de dormir passe au bout d'une quinzaine de minutes et ne reviendra qu'au prochain cycle (toutes les 90 minutes). Pour la Journée du sommeil, 60 centres se mobilisent dans 40 villes françaises. Pour marquer encore plus le coup, une grande sieste flash est organisée ce vendredi à 13h30 Place de la Bastille à Paris.