Alors qu'un comité d'experts américains s'est dit favorable jeudi à la mise sur le marché du Truvada, premier traitement préventif contre le VIH, les associations françaises de lutte contre le sida rappellent qu'une prévention combinée est avant tout à privilégier.
« Il ne faut pas s'emballer », clament les associations. À l'annonce de la recommandation d'experts américains de commercialiser le Truvada, une combinaison de deux anti-rétroviraux, comme traitement préventif, les associations se veulent vigilantes. Pour elles, il ne s'agit, en effet, que d'un outil supplémentaire dans le concept de la prévention combinée.
Frédéric Navarro, président de l'association Act Up Paris, considère que cette annonce est « légèrement prématurée dans la mesure où les conditions et les résultats d'un essai en biomédical ne sont pas transposables dans la vie réelle. Entre autres, il y a un intervalle de confiance au niveau des contaminations de 15 à 63%. Néanmoins, ce dont on est sûr aujourd'hui, c'est que le lobby de l'industrie pharmaceutique américaine et les laboratoires qui commercialisent le Truvada, viennent de gagner un grand marché ». Le président d'Act Up Paris, séropositif depuis vingt-trois ans, explique que « dans la réalité, c'est très dangereux parce qu'on ne parle quasiment plus de préservatif, on ne parle plus que d'un médicament avec lequel la contamination n'existerait quasiment plus. C'est terrible parce que dans les pays du sud, on n'a toujours pas de traitement disponible pour tous, et nous, les pays riches, on se paye un traitement préventif qui coûte des milliers d'euros par an. Il ne faut pas crier victoire car ce serait une catastrophe ! ».
Aides, la première association française de lutte contre le sida considère pour sa part que ce traitement préventif « n'est pas non plus une solution magique. La prise de Truvada doit s'inscrire dans une approche de prévention combinée, en support et en complémentarité avec le préservatif et tous les autres moyens de précaution. Ensuite, certaines études montrent des limites puisqu'il s'agit de prendre un traitement en continu. C'est pourquoi Aides soutient l'essai Hyper Gai qui tente de proposer un traitement à visée intermittente ». De plus, l'association rappelle être favorable « à toute mesure qui peut contribuer à l'effort de prévention. Aujourd'hui, tout le monde s'accorde pour dire qu'il faut plus d'outils pour permettre aux personnes d'adapter leur prévention et de prendre les outils qui leur conviennent, au moment où ça leur convient ».
Chaque année en France, 6.000 nouvelles personnes sont contaminées par le sida.
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8 commentairesLe marché des sexuellement épanouis est bon à prendre. Un médicament de plus avant de passer à l'acte, viagra, pillule et maintenant le truvada le bien nommé. Une aubaine pour les officines et les labos pharmaceutiques
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