Une Clodette : “Il s’occupait même de la machine à faire des bulles”
« Claude voulait que ses danseuses se dépassent. C’était formidable, quel moteur ! raconte Ketty Naval. Clodette de 1970 à 1976, elle n’a pas oublié cette phrase de l’idole : “Il ne faut pas croire que, mais vérifier que.” C’est vrai, Claude n’employait pas toujours un ton diplomatique, mais c’était compréhensible car il s’occupait de tout, jusqu’au réglage de la machine à bulles. On a dit beaucoup de mensonges, comme le fait qu’il interdisait à ses danseuses de monter dans sa voiture. Faux. Nous étions réticentes parce qu’il conduisait trop vite. Aujourd’hui, Claude serait sans doute producteur de musique et d’émissions télé, mais il n’aurait pas quitté la scène pour autant. Avec son public, il était vraiment dans le don de soi. »
Son guitariste : “Il devait présenter Champs-Elysées avec Michel Drucker”
« Dans le privé, Claude était un petit peu taquin », se souvient Slim Pezin. Ce virtuose de la guitare a été son chef d’orchestre à partir de 1971. « C’était surtout un grand professionnel, très méticuleux, aussi exigeant avec lui qu’avec ses collaborateurs. Il adorait anticiper ! Sa quête des nouveaux sons le conduisait au-delà de nos frontières et il regardait de très près ce qui se passait aux Etats-Unis. Je pense qu’aujourd’hui Claude serait un homme de médias. Avant sa mort, il venait de signer un contrat pour présenter à la télévision avec Michel Drucker ce qui allait devenir Champs-Elysées et il pensait sérieusement à ouvrir une radio libre. Je crois aussi qu’il voulait se retirer en Floride. »
Alain Chamfort : “Il serait un magnat des médias”
« Claude était un séducteur, un personnage très attachant, avec mille facettes. J’ai le souvenir de quelqu’un de drôle et de très léger. Il était généreux, à ses côtés c’était un peu le monde de Walt Disney », raconte Alain Chamfort. Dans un premier temps parolier de l’idole, le chanteur a entamé sa carrière solo sous l’impulsion de Claude François. C’est même lui qui l’a incité à prendre un pseudonyme. Mais la notoriété grandissante de Chamfort a eu raison de leur collaboration. « Claude ne supportait pas trop d’être en concurrence. Il n’aurait d’ailleurs pas pu disparaître de la lumière. Je crois qu’il aurait été un magnat des médias ou de la télévision, tout en continuant à tenir son rôle de star. »
Le président de son fan-club : “Il aurait eu l’idée de la Star Ac”
« Les artistes de la nouvelle génération ne font pas rêver, ils chantent la noirceur du quotidien, Claude François évoquait l’amour », avoue Jean-Claude Katchadourian, président du Club Claude François à Mallemoisson (04). « Les paillettes, le spectacle, les filles à moitié dénudées, ça n’existe plus. Ce manque n’a jamais été comblé par aucun artiste. J’ai deux enfants de 18 et 20 ans, et en boîte de nuit il ne se passe pas un samedi soir sans qu’il y ait une spéciale Claude François. Il aurait eu l’idée de la
Star Academy parce qu’il aimait découvrir de nouveaux talents. C’est pour cela qu’il avait créé les éditions Flèche. Par souci d’indépendance, il aurait sa chaîne de télévision et sa radio. »