Trafic de cocaïne, trahisons entres amis, sur fond de règlement de comptes entre cartels Colombiens. Ce n’est pas la chronique d’un nouveau fait divers sanglant dans ce pays d’Amérique du Sud mais le contexte de la série TV la plus populaire du moment.
Le cartel des balances se base sur les mémoires d’un ancien trafiquant, Andrés Lopez et offre une plongée au cœur de son ancien cartel, celui del Norte del Valle, un des plus redouté en matière de trafic de poudre blanche.
Pour l’auteur du livre El cartel de los sapos, livre à l’origine de la série diffusée sur TV Caracol « cette guerre s’auto alimente et les trafiquants ne sont pas les seuls à en profiter. La DEA, le FBI, la sécurité intérieure, les avocats, tout cela donne du travail à beaucoup de monde ». Ce programme tend également à montrer l’influence de la drogue à tous les échelons de la société colombienne. « La culture des trafiquants a été adoptée par des gens qui n’en sont eux-mêmes pas mais qui se conduisent comme tels », explique Eduardo Arias, journaliste culturel pour l’hebdomadaire colombien Semana, en prenant l’exemple de certains hommes politiques, diplomates ou policiers.
A cette trafiquant attitude s’ajoute l’entrée dans les mœurs d’un état de fait, il y a dix ans, l’industrie de la cocaïne et ses conflits étaient totalement absents de la télévision en raison de la peur d’éventuelles représailles. Le cartel des balances ne fait cependant pas l’unanimité, le chef de la police nationale colombienne a ainsi déploré dans un entretien donné au principal quotidien du pays, El Tiempo, que ce feuilleton ne rendait pas suffisamment justice aux victoires du gouvernement dans la lutte anti-drogue.
Un film sur le baron de la drogue Colombien
Un autre figure de cartel de la drogue en Colombie aura droit à son film et pas des moindres. Basé sur le roman de Mark Bowden Killing Pablo (Il faut tuer Pablo), actuellement en tournage raconte la traque qui conduit à la mort du parrain de la drogue colombien, Pablo Escobar. Le scénario du film de Joe Carnahan décrit les efforts conjoints de la Colombie et des Etats-Unis pour mettre fin au parcours du chef du cartel de Medellin. En parallèle le film transpose le contexte d’un Etat prisonnier de sa violence et l'impunité à laquelle est parvenu le patron du cartel. Elu au parlement colombien en 1982, Pablo Escobar aurait notamment amassé plus de 4 milliards de dollars durant sa carrière. Il est tué en 1993 par l'unité d'élite chargée de le poursuivre, après plus d'un an de cavale.
Par
Grégory Szeps (avec AP)