Les élèves d’un collège parisien racontent leur expérience quotidienne du harcèlement : insultes, claques, jets d’œufs, intimidations…
Epaules altières et mèches gominées, l’arrivée de Sami, élève de 4e dans un collège public parisien, ne passe pas inaperçue. « C’est un cas ! s’exclame Louise, jolie jeune fille aux airs de première de la classe. Il ne peut pas passer une journée sans embêter quelqu’un, donner des chiquettes (des claques, NDLR), nous insulter. Il n’a peur de personne. » Plongée dans la lecture d’une interview du jeune chanteur Justin Bieber, Chrystelle tend l’oreille et renchérit : « Il était déjà comme ça en primaire. C’était la terreur de la cour de récré, il s’amusait à nous foncer dessus pour nous faire tomber. En même temps, qu’est-ce qu’on rigole avec lui ! »
Sami rejoint sa bande sur les marches du perron. Son copain, Thomas, élève de 3e, raconte ses dernières frasques. Un numéro de charme à la « nouvelle meuf du CDI » (centre de documentation et d’information) ; une gifle donnée à un « petit » de 5e qui l’énervait ; un œuf catapulté « sur une n.f. » (élève non francophone). « Il n’a vraiment aucun cœur », soupire Radhia, cramponnée à son classeur. « C’est toujours les mêmes qui prennent », rétorque Ludmila. Elle désigne Mathieu, qui se fait « tellement taper dessus qu’il est tout le temps couvert de bleus ». « Il est tout maigre, et il s’habille super-mal. Il n’a pas d’amis, il doit se défendre tout seul. Du coup il réagit en rigolant, et se prend deux fois plus de coups. »
Intarissables, les filles ont chacune leur explication. « Mathieu a des problèmes persos, je crois que son père est parti », croit savoir Emilie. Radhia rapporte que pour protéger le souffre-douleur, un des profs lui a installé une petite table à côté de son bureau… Et ajoute : « Il me fait trop de peine. » Laurent, petit rouquin, reste lui aussi à l’écart. Lui, c’est le “Lepéniste”», informe Ludmila. Un sobriquet qui lui colle à la peau depuis qu’il a crié « Vive Le Pen ! » en classe. « Depuis, on ne l’entend plus, souligne Radhia. Quand il arrive le matin, il stresse à mort, il faut dire qu’il s’est pris tellement de roustes depuis, le pauvre… Le soir, il ne traîne jamais à la sortie de l’école, il rentre au pas de course. »
A l’entrée du collège, un attroupement se forme autour d’Elsa, 14 ans. Allure de garçon manqué, carrure massive : Elsa en impose. Renvoyée du collège il y a trois mois pour comportement violent et mauvais résultats, l’ancienne fille « la plus populaire » a collectionné les souffre-douleur. Aujourd’hui, elle regrette. « On m’a prévenue vingt fois, mais je n’y croyais pas. J’entrais dans les classes pendant les cours, je balayais les trousses par terre, je semais la terreur. Dans la cour de récréation, je martyrisais les petits, ça faisait rire tout le monde. Rien ne pouvait m’arrêter. A la cantine, je m’amusais à casser des verres. Une fois j’ai même mis un coup de chassé (coup de pied) à l’adjoint du principal. Il a dit qu’il appelait la police mais je savais que c’était du bluff. Ça m’amusait de frapper tout le monde, je me sentais fraîche (surpuissante). Je me prenais pour une catcheuse. Quand la CPE menaçait d’appeler ma mère, je lui répondais que j’irais choper son fils et qu’il terminerait dans les égouts. Maintenant, je m’en veux. Je faisais ça pour être populaire. Aujourd’hui je n’attends qu’une chose : pouvoir retourner au collège le plus vite possible. »
47.000
C’est le nombre d’incidents graves dans le secondaire, en 2009-2010. Cela représente 11,2 incidents pour 1.000 élèves, en moyenne. Il s’agit, dans 37 % des cas, de violence verbale et dans 30 % des cas de violence physique.
80 %
C’est le pourcentage de sanctions administrées à des garçons, au collège. Les garçons représentent même 83 % des élèves punis pour insolence et 91 % de ceux punis pour violence.
367.000
C’est le nombre de collégiens ou lycéens temporairement exclus de leur établissement (un ou plusieurs jours), à l’issue d’un conseil de discipline, au cours de l’année scolaire 2008-2009. 17.000 ont été exclus définitivement.
Ca vous étonne cette violence? Alors qu'elle est partout dans la vie des enfants: Outrageusement banalisée à la télé, présente dans les jeux, vidéo ou pas,les pubs agressives, le comportement des adultes,l'encouragement à la compétition à l'école,la mise en avant des élites et autres inepties de ce genre. Qui enseigne le respect d'autrui et des différences avec l'autre? Pourtant elles sont normales ces différences car personne ne peut ressembler à un autre, chaque être est unique!! et doit être respecter tel qu'il est! Le respect de soi et des autres voilà notre premier devoir!Qu'on y réfléchisse enfin! Et au respect ajoutons la solidarité. Le monde tournerait mieux, mais justement, le veut-on ? Le comportement des enfants ne fait que traduire ce qui se passe dans leur environnement. Ce sont des témoins de ce que nous sommes , nous les adultes et ils nous renvoient, par leur comportement, notre image; pas flateuse. C'est ça ce que nous voulons nous les parents, grands-parents et autres référents...? Pour changer le monde,ne faut-il pas commencer par se changer soit-même?
Bien amicalement à tous.
ça intègre une parfait logique ultra-libérale des êtres humains
1) concurrence dans les écoles
2) concurrence sur le marché du travail
en cela l'école forme bien les futurs salariés
pardonnez mon cynisme
il paraît que la violence est déterminée par les gènes et qu'il n'y a rien à faire contre ça !
Les parents n'ont qu'à être des adultes RESPONSABLES et ne pas s'immiscer dans le milieu scolaire. L'autorité à l'école ne devrait pas être contester par les parents!
La vie est une chaine
Autorité des Parents
Ensuite le relais est aux professeurs et ensuite le monde du travail et voilà et cela fonctionnait jusqu a maintenant
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