Petite fille aux grands yeux bleus, Marion Wagon est introuvable depuis cette matinée du 14 novembre 1996, quand elle a quitté la cour de son école pour regagner l’appartement familial.
Ses cheveux blonds coupés au carré sont ceints d’un bandeau blanc. La tête légèrement penchée, Marion, les joues couleur rose bonbon, le regard bleu, sourit. Cette photo de la petite fille, 10 ans, a fait le tour de France. Pour mémoire, en mars 1997, 4 millions de packs de lait estampillés de cette image ont été mis sur le marché. Une opération d’envergure qui n’a malheureusement pas permis de retrouver la fillette disparue à Agen (Lot-et-Garonne) le 14 novembre 1996.
Ce jour-là, Marion sort de sa classe de CM2 et court vers la maternelle juste à côté. Elle embrasse son ancienne institutrice, s’amuse sur le toboggan. Puis part pressée pour rejoindre le domicile familial où l’attendent ses parents Françoise et Michel, son frère Gilles, 15 ans, et sa sœur Charline, 14 ans. Une maman la voit filer. Il est 12 h 11. L’agent de police qui fait quotidiennement traverser les enfants ne voit pas passer Marion. A 12 h 25, la petite fille n’a toujours pas franchi le seuil de l’appartement familial, rue Dangla. Une demi-heure plus tard, ses parents alertent la police. D’importantes recherches sont aussitôt lancées. En vain.
FRANCE-SOIR. Marion a disparu il y a maintenant treize ans. Comment analysez-vous rétrospectivement la façon dont a été conduite l’enquête ?
Me GEORGES CATALA, avocat de Françoise et Michel Wagon, les parents de Marion. C’est un magnifique échec judiciaire qui n’aurait sans doute pas eu lieu si avait existé à l’époque le fameux dispositif Alerte enlèvement. Mais, quand Marion a disparu, aucun système d’alarme n’était mis en place. De plus, je pense qu’on a perdu du temps dans les premiers jours de l’enquête. Sans compter le désaisissement, assez rapide, de la police judiciaire. La cellule d’enquête qui avait été créée au début des investigations s’est rabougrie au fil du temps. Quelques-uns doivent encore se tenir informés lorsque survient un événement similaire, mais ce n’est certes pas la cellule du début.
Dans quel état d’esprit les parents de Marion, qui refusent de s’exprimer, se trouvent-ils aujourd’hui ?
Depuis toutes ces années, M. et Mme Wagon se sont habitués à la douleur. Au début, cette douleur était mêlée à de l’espoir. Aujourd’hui, il s’agit simplement d’une douleur très vive. Leur espoir s’est amoindri mais leurs cœurs saignent toujours. De surcroît, autant les enquêteurs se sont montrés présents auprès d’eux, autant l’appareil judiciaire a été quasi ignorant, voire dédaigneux à leur égard alors qu’ils sont partie civile. La dernière convocation du juge doit remonter à quatre ou cinq ans au moins.
Que croyez-vous qu’il soit encore possible de faire ?
Je ne sais pas. Nous avons été reçus à tous les niveaux. On nous a tenu des vagues de promesses successives auxquelles M. Wagon ne croit plus. Moi-même, j’ai remué ciel et terre. On a quelque difficulté à comprendre que cette enfant ait pu se dissoudre comme un sucre dans un verre d’eau. Marion, c’est toute de même une jeune gamine qui s’est évanouie dans la nature à la sortie de l’école, à midi et en plein centre-ville d’Agen !
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