Deux sans domicile fixe sont morts de froid à Paris, ces derniers jours. Christophe Louis, qui préside le collectif "Les Morts de la rue" (*), rappelle que les sans-abri meurent durant toute l'année de manière prématurée, et pas seulement l'hiver quand les températures chutent.
France-Soir. On vient d'apprendre que deux sans-abri sont morts de froid à Paris ces derniers jours. Quelle est votre analyse de la situation ?
Christophe Louis. La situation est la même que durant le reste de l'année, et la même que chaque hiver. En 2011, près de 390 personnes sont mortes dans la rue. Depuis janvier, nous sommes déjà à 45 décès. Il faut comprendre que l'on meurt toute l'année prématurément lorsque l'on vit à la rue, pas seulement en hiver. On ne meurt pas de faim, mais de violences, d'incendies quand le réchaud prend feu dans la tente, de maladies non soignées. La mort par hypothermie en hiver survient d'ailleurs lorsque la personne a déjà une santé fragile. Mourir à 45 ans en France, ce n'est pas normal.
F.-S. Comment en arrive-t-on à mourir à 45 ans dans la rue ?
C. L. À cause du manque de logements. Sur l'année, nous disposons de 116.000 places d'urgence. En ce moment, l'Etat en a débloqué 19.000 supplémentaires. Ce qu'il faut savoir, c'est que ces places correspondent à des lits de camp dans des gymnases, ou même à des chaises dans une salle de mairie ! Une chaise dans une salle au chaud est considérée comme une mise à l'abri. Sauf que cela n'a rien d'un travail au long terme pour se reconstruire. On demande à l'Etat des places d'hébergement en chambre individuelle ou à deux, disponibles toute l'année et pas seulement quand il fait froid.
F.-S. Lorsque l'on appelle le 115 pour obtenir un logement d'ugence pour la nuit, l'attente peut être très longue... (lire encadré ci-dessous)
C. L. Effectivement, on reste au bout du fil très longtemps. Le pire est qu'il faut renouveler cet appel quotidiennement pour avoir une place le soir. Quand on réussit à avoir quelqu'un, on donne son nom, sa date de naissance, et la personne nous attribue un lieu, qui diffère chaque soir. Lorsque l'on appelle pour la première fois, les services mènent une enquête sociale au téléphone durant une trentaine de minutes pour vérifier que la personne a l'air réellement dans le besoin. Comme si on appelait le 115 par choix... Quand on est à la rue, c'est une perte d'énergie quotidienne, très usante que de devoir appeler chaque jour. Beaucoup abandonnent et préfèrent passer la nuit dehors. Les associations attendent avec impatience une réforme du 115, qui ne fonctionne pas suffisamment bien aujourd'hui.
F.-S. Avez-vous entendu parler du « 115 des particuliers » ?
C. L. Oui, c'est une initiative sur Facebook où les gens peuvent signaler qu'ils sont prêts à accueillir chez eux un sans-abri pour la nuit. C'est une belle initiative de solidarité, mais primo, je ne sais pas si les propositions des particuliers sont suivies par des actes, et secondo, il ne faut pas se leurrer, ce système ne répondra jamais au problème du nombre de logements pérennes insuffisant.
(*) Les Morts de la rue est une association qui met tout en œuvre pour dénoncer les conditions de vie violentes des sans-abri. Elle leur offre des funérailles dignes et accompagne leurs proches dans le deuil, sans aucune distinction.
L'une des journalistes de la rédaction a croisé il y a quelques jours dans Paris deux sans-abri, qui lui ont demandé d'appeler le 115 de leur part pour les signaler aux services afin qu'ils soient recueillis pour la nuit. Elle a appelé immédiatement. Après cinq minutes d'attente, elle a obtenu un standard où on lui a indiqué qu'on allait la transférer vers un autre service qui prendrait en charge sa demande. Elle est restée en ligne et a attendu montre en main 45 mn, n'osant pas raccrocher de peur de devoir recommencer cette attente à zéro. Finalement, au bout de 45 mn, elle a coupé la communication et a rappelé. Après quelques minutes d'attente, elle est retombée sur le standard, où elle a indiqué qu'elle ne pouvait attendre plus longtemps. Elle leur a laissé l'adresse des deux sans-abri, en leur demandant de passer le message en interne. « Avec tout le confort dont elle dispose, cette personne a craqué au bout de 45 mn, commente Christophe Louis. Imaginez ce que cela représente pour une personne à la rue, vidée de son energie, qui doit quotidiennement rappeler pour avoir une place... »
La vague de froid est bel et bien terminée. Météo France a mis fin à l'alerte orange ...
commenterqu'il demande à sarko et a hollande ces deux là preferent privilégiés les Quataris a tout rachetés en france, que de filer des logements aux sdf
Ils meurent toute l'année de manière prématurée...oui effectivement avec les doses de ce qu'ils avalent, ce qu'ils fument et ce qu'ils s'injectent..l'issue est forcément prématurément fatale ...si ils avaient un logement est ce que ce serait différent ?..pas certain..la plus part de ceux qui meurrent dans la rue , c'est leur choix . en général ils refusent les hébergements qu'on leur propose..avec souvent des motifs foireux...si avec leurs faibles moyens ils préfèrent boire fumer et se chouter que faire..? maintenant il y a aussi ceux qui sont dans la rue a cause de la vie qui a un moment les mettent dans cette situation, ceux là ne meurrent pas dans la rue, ils acceptent les hébergements proposés et battent pour s'en sortir.
La mairie de Paris aurait mieux fait d'économiser l'argent gaspillé pour Paris-plage afin de l'utiliser a présent !
L'utiliser pour le necessaire plutot que pour le superflu !
plus aucun Français ne dormira dehors
youtube - 3 promesses de Mr SARKOZY
au lieu de prendre des suites à 37 000 euro la nuit il aurait pu prendre une chambre à 50 euros (y en a)
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