L’animatrice de télévision a dû fouiller dans les documents de sa mère décédée pour apporter la preuve de sa nationalité.
Actuellement sur TMC pour présenter l’émission de télé-réalité Moundir, l’aventurier de l’amour, Laurence Boccolini a dû affronter les rigueurs de l’administration française pour le renouvellement de son passeport. En question, ses origines italiennes.
FRANCE-SOIR. D’où votre famille est-elle originaire ?
LAURENCE BOCCOLINI. Mes grands-parents, italiens, ont été naturalisés en 1930. Ma mère est née en Italie et a été naturalisée française à 6 mois. Mon père est né également en Italie mais a été naturalisé à l’âge de 20 ans, dans les années 1950. Nous n’avons donc jamais parlé italien à la maison.
Et cela a posé problème pour obtenir un passeport…
En décembre dernier, j’ai voulu renouveler mon passeport. J’avais ma carte d’identité, mon précédent passeport et un certificat de naissance. Et là, on m’explique que mon dossier ne peut pas passer parce que je suis une enfant issue de l’immigration, et je dois donner la preuve de ma nationalité. C’est une sensation vraiment bizarre. D’autant que je n’avais pas rencontré ces problèmes auparavant. Jamais de ma vie je n’aurais cru passer par là. C’est vraiment ubuesque comme situation. Mes parents étaient français, avaient une carte d’identité française, ont voté en France. Aujourd’hui ils sont décédés, et à 46 ans j’ai appris que j’étais une enfant issue de l’immigration. Ça fait un drôle de choc.
Comment avez-vous réagi ?
Je suis allée au pôle de naturalisation, à Paris. Là, les agents me répondent qu’ils ne remettent pas en question la nationalité de mes parents mais la façon dont ils l’ont obtenue. Il me fallait donc un certificat pour prouver que j’étais bien française. Pendant deux ou trois semaines, je me disais que je n’aurais jamais mon passeport. Finalement, en fouillant dans les papiers de ma mère, j’ai retrouvé le Journal officiel faisant état de sa naturalisation. C’était suffisant pour mon passeport, mais on m’a conseillé très fortement de faire les démarches pour obtenir le certificat, en vue du prochain renouvellement ou pour ma nouvelle carte d’identité. C’est complètement dingue. Je ne me souviens pas que l’on m’ait demandé cela il y a quinze ans.
Allez-vous faire ces démarches ?
Je n’ai aucune envie de faire cette démarche. Ça me blesse de me dire que je ne suis pas complètement française parce que je ne m’appelle pas Durand ou Dupont et que mes parents ne sont pas nés à Limoges. A 20 ans, mon père a choisi la nationalité française. Six mois après, il a été enrôlé pour la guerre d’Algérie. A ce moment-là, personne ne lui a demandé de fournir la preuve de sa nationalité.
Une des premières à avoir lancé la fronde des cartes d’identité sur son blog.
Née à New York de parents français, elle a voulu, en janvier, changer sa carte d’identité parce qu’elle avait déménagé. Bien que sa carte soit valable jusqu’en 2017, la préfecture de police lui demande alors un extrait de naissance d’un de ses parents, alors même que son extrait d’acte de naissance indique que ses parents sont français, nés à Paris. « Jusqu’à combien de générations de Français faut-il remonter pour désormais apporter la preuve d’une nationalité qui n’a jusqu’ici jamais été mise en doute ? » s’interroge la femme du président du FMI.
Le virulent critique d’On n’est pas couché a raconté comment, alors qu’il demandait la nationalité française pour sa femme bulgare, il s’est vu lui-même inquiété. « Le problème, c’est vous », lui a lancé un agent. Né en Allemagne d’un père français et militaire lui-même né à Beyrouth, Eric Naulleau s’est entendu dire par l’administration qu’il devrait fournir le « livret de famille de (ses) arrière-grands-parents ». Dans le cas contraire, on lui proposait un « passeport d’apatride », ou encore d’acquérir la nationalité sur la base… du mariage avec sa femme.
La romancière et fille du célèbre scientifique Joël de Rosnay est née à Neuilly-sur-Seine. Mais son père, français, est né à Maurice, et sa mère en Grande-Bretagne de parents britanniques mais devenue française par mariage. En septembre dernier, Tatiana de Rosnay a voulu renouveler son passeport. Mais le lieu de naissance de ses parents a éveillé les suspicions. Elle devait prouver qu’elle n’était pas étrangère avec des documents remontant sur deux générations !
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