En quinze ans de carrière, il s’est imposé comme une valeur sûre de la chanson française. Il est de retour avec un nouvel album intitulé Les Bénéfices du doute.
On l’avait laissé au cinéma, ou encore au théâtre. De retour en chansons avec son sixième album, Les Bénéfices du doute, dans les bacs aujourd’hui, Bénabar, la quarantaine, se rappelle ainsi à notre bon souvenir. Obsédé par la volonté de parler à tout le monde avec ses textes directs, le chanteur atteint ses objectifs dans ce nouvel album aux tonalités joyeuses et aux arrangements aérés. Avec, aussi, une constante depuis ses débuts : une bonne dose d’humour et aussi un certain engagement. Rencontre.
FRANCE-SOIR Dans la chanson Politiquement correct, vous vous déclarez contre la guerre, pour l’écologie… Vous n’avez pas peur de passer pour un donneur de leçons ?
BÉNABAR J’espère que non, parce que ce n’est pas mon objectif. J’ai été très vigilant là-dessus, ce n’est qu’une conversation de bistrot, une réaction. J’en ai marre qu’on m’explique que je suis un peu con parce que je ne suis pas raciste, ou que je suis un bobo parce que je pratique les poubelles séparées. Je sais que j’évolue dans un milieu privilégié, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Il y a des gens qui souffrent du racisme, de l’antisémitisme ou de l’homophobie pour de vrai, et je suis fier de cette chanson.
F.-S. Parmi les autres thèmes abordés, on trouve les amours malheureux, ou encore l’alcool…
B. Heureusement, j’ai évité la chanson sur le cap de la quarantaine ! Qu’est-ce que je me serais pris… On ne sait jamais quel titre va donner sa couleur à un disque. Dans Les Risques du métier, en 2004, il n’y avait qu’une seule chanson, Le Dîner, qui parlait de pizzas et tout le monde a eu l’impression que l’album ne parlait que de pizzas ! Quant à la bouteille, je ne voulais pas être moralisateur sur le sujet. J’ai pris l’option festive, comme c’est parfois le cas avec l’alcool. Bref, je n’ai plus envie de me cacher.
F.-S. C’est-à-dire ?
B. Par exemple, je sais que mon album peut agacer, et ça ne me déplaît pas. Je sais qu’il vaut ce qu’il vaut, qu’il n’y a pas de Ne me quitte pas ou de Mistral gagnant dedans. J’accepte mieux les critiques, je comprends qu’on ne puisse pas me sacquer. Quant à la politique, je suis de gauche, mais je ne déclarerai jamais que ce n’est pas bien de voter UMP. Je ne dis pas ça pour racoler, mais parce que c’est la vérité, c’est mon côté démocrate. Avec l’âge, on devient moins borné. En revanche, j’ai de plus en plus envie de dire que je suis de gauche.
F.-S. Est-ce que vous retourneriez chanter pour soutenir Ségolène Royal comme vous l’avez fait en 2007 ?
F.-S. C’était un truc collectif, c’était entre les deux tours de la présidentielle, on savait quasiment qu’on avait perdu… Je ne minimise pas ce moment, j’assume complètement d’avoir chanté au stade Charléty pour Ségolène. En revanche, cette année, on ne va pas me voir. Je ne suis pas devenu assez taré pour aller dire aux gens pour qui il faut voter. Ce n’est pas mon métier, j’ai un micro, mais c’est seulement pour chanter.
F.-S. Vous faites aussi du cinéma, du théâtre… Etes-vous devenu « show-biz » ?
B. Je suis devenu un peu show-biz, effectivement, mais le public doit savoir que ce n’est plus ce que c’était. Il y a moins d’oseille : les fontaines de champagne, les jets privés et la coke à volonté, terminé. Mais j’ai pas mal de copains dans le métier, je m’entends avec plein de gens très bien.
Les Bénéfices du doute, disques Sonymusic, 14,99 €. Sortie aujourd’hui. En tournée dans toute la France à partir du 16 février à Reims. Du 22 au 24 mars au Zénith de Paris.
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