Diffusée sur Canal+, la fiction a tendance ces derniers temps à rejoindre l’actualité corse.
« Toute ressemblance avec un événement réel, un personnage, un groupe ou une entreprise, passés ou présents, serait fortuite. » L’avertissement figure en bonne et due forme à la fin de chaque épisode de la série Mafiosa, diffusée depuis trois saisons sur Canal+. Pourtant la réalité semble souvent rejoindre la fiction, à moins que ce ne soit l’inverse.
Le 19 janvier 2011, Jean-Luc Germani, un homme de main répondant au surnom de Tony le Boucher, un ancien directeur des jeux et deux amis entrent au Cercle Wagram, un de ces mini-casinos parisiens concédés au Corse par l’Etat depuis la Libération. Ils viennent « secouer » l’équipe en place et leur indiquer que les maîtres des lieux, désormais, ce sont eux. Sauf que la police est à l’écoute et fermera le cercle au printemps en faisant tomber une dizaine de personnes.
L’enquête démontre aussi que, la veille, le 18 janvier, une réunion s’est tenue chez la sœur de Jean-Luc Germani, à Paris. Autour de la table, deux des acteurs de la série, Frédéric Graziani et Michel Ferracci, qui n’est autre qu’un ancien dirigeant du Cercle Wagram. On y aurait discuté du rôle à attribuer à une connaissance. L’épisode vaudra de la garde à vue aux deux acteurs alors qu’ils sont en plein tournage pour boucler la quatrième saison de Mafiosa, dans un club du bas des Champs-Elysées avec, comme figurants, du véritable personnel issu de Wagram. « Quand j’ai appris ce qui se passait au Cercle Wagram, j’ai failli tomber de ma chaise, réagit Nicole Collet, productrice de la série chez Image et Compagnie. C’est exactement la saison 4 de Mafiosa, quand Sandra Paoli met la main sur les cercles de jeux parisiens. Ça prouve que mes scénaristes sont bien informés ! »
Mais que des truands discutent du casting ? « Ça m’a fait beaucoup rire. Là, c’est la classe, c’est la gloire, s’amuse la productrice. Je sais que dans la série, parmi les figurants, il y a pu y avoir des gens qui ont des antécédents judiciaires. Ce qui est intéressant pour nous, ce sont les gueules. Mais on ne vérifie pas leur casier judiciaire ! »
De fait, au générique, parmi les chanteurs corses ou acteurs de second rôle, une dizaine de patronymes de familles proches du clan Casanova apparaissent. Par ailleurs, dans la fiction, un personnage évoque un certain « Dédé P. », qui se trouve être le surnom et le patronyme d’un proche lieutenant de feu Richard Casanova. Coïncidence ? « En Corse, tout le monde s’appelle Paoli, Andreani, etc., rétorque Nicole Collet. Ce sont des noms hyper-fréquents. Mais quand on donne un nom et un prénom à un personnage, nous faisons très attention pour qu’on ne puisse pas recouper avec quelqu’un. On a essayé de ne pas être attaquables. Mais, si j’ai un scénariste ou un acteur qui fait un clin d’œil à quelqu’un, je ne suis pas au courant. »
D’après un policier insulaire, la fille du parrain Francis Mariani aurait été approchée pour des conseils sur Mafiosa. Elle aurait refusé. « Donc ce n’est pas illogique de retrouver maintenant des proches de Casanova. Il est difficile de demander à un clan et à l’autre. » Nicole Collet conclut : « Je mesure la popularité de la série en Corse et je mesure la porosité des milieux sur l’île, où tout le monde se connaît. J’ai vu mes acteurs flics discuter sur le port de Bastia avec des vrais flics et des voyous… »
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