Tim Thomas va enseigner l’éducation physique, soulagé d’avoir profité d’une formation pratique, contrairement à beaucoup de profs stagiaires.
Une semaine avant leurs futurs élèves, 10.680 professeurs stagiaires ont repris le chemin de l’école dès lundi dernier. De stagiaires, ils n’ont que le nom. Car depuis la réforme entrée en vigueur en septembre dernier, l’année de stage incluse dans leur formation a été supprimée (lire encadré). Les jeunes professeurs se retrouvent directement projetés dans une classe.
A 24 ans, Tim Thomas débutera lundi sa carrière de professeur d’éducation physique et sportive (EPS) à Saint-Denis, dans un collège classé ZEP (zone d’éducation prioritaire). Une première expérience qui ne lui fait pas peur. Bien au contraire. « Saint-Denis, c’était mon premier choix d’affectation », raconte fièrement ce jeune homme brun et athlétique installé à Asnières-sur-Seine, une commune voisine. « J’ai une certaine vision de mon métier. Je voulais m’investir dans une ville comme celle-là pour travailler auprès de jeunes qui ont vraiment besoin de nous. Enseigner en ZEP, c’est un défi, mais aussi une expérience d’une extrême richesse. J’en rêvais ! »
Son attrait pour les banlieues difficiles est loin d’être partagé par l’ensemble de ses jeunes collègues. « Pendant notre prérentrée, lorsque l’on nous a demandés qui avait obtenu l’affectation qu’il souhaitait, j’étais l’un des seuls à lever la main. Beaucoup sont là par dépit, parce qu’ils n’ont pas eu le choix », déplore Tim.
Derrière ce discours volontaire, Tim Thomas nourrit pourtant quelques craintes. Il se montre assez critique vis-à-vis de la réforme de la formation des enseignants et des suppressions de postes. « Au cours d’un stage, j’ai eu affaire à des classes de 30 élèves. C’est trop pour faire du bon travail. Comment capter leur attention ? S’occuper de chacun d’eux ? » , s’interroge le jeune homme. « Et si en plus la formation pratique des professeurs stagiaires est considérablement réduite, comment voulez-vous que l’on s’en sorte ? »
Mais en tant que professeur d’EPS, Tim s’estime déjà bien mieux loti que ses confrères. « Notre formation est différente de celle des autres professeurs. Nous avons des stages dès la première année, d’abord d’observation, puis avec un autre professeur et, enfin, seuls face aux élèves. C’est extrêmement utile et formateur. Quand je vois mes collègues qui n’ont pas eu autant de pratique, je me demande comment ils vont s’en sortir. Ils étaient très stressés pendant cette semaine de prérentrée », confie-t-il.
Pour Tim, devenir professeur était une évidence. « L’EPS est ma discipline préférée depuis le collège. Je me suis d’abord orienté vers un sport-études pour devenir sportif de haut niveau mais cela ne me correspondait pas. Et, comme j’aimais beaucoup les enfants, le métier de professeur s’est vite imposé à moi », raconte cet ancien animateur de centres de loisirs. « Je voudrais faire découvrir de nouveaux sports à mes élèves, dans le cadre de l’association sportive du collège, comme le tchoukball, un sport suisse mélangeant hand-ball, squash et volley-ball, ou le roller-foot. »
Le jeune homme estime que les enseignants ont un véritable rôle à jouer auprès des jeunes générations, au-delà même de la matière qu’ils enseignent. « Pour moi, un professeur ne doit pas se contenter d’enseigner sa discipline, il a un rôle beaucoup plus important à jouer. Il doit enseigner à ses élèves des valeurs, une certaine morale, des principe. Mais je suis peut-être naïf, tempère-t-il. Je vais peut-être déchanter en découvrant ce qui m’attend lundi au collège, mais me connaissant je ne pense pas que cela va se produire. »
enseigner en ZEP !!! !! quand il se sera pris un coup de couteau ou deux ..il révisera sa position
288500 points
5570 commentaires
En savoir plus sur HeyBaal
203400 points
3716 commentaires
En savoir plus sur nellyolson
155550 points
2987 commentaires
En savoir plus sur Bluesun
150550 points
2433 commentaires
En savoir plus sur pasloi
99900 points
1686 commentaires
En savoir plus sur Jakyburn