La Fédération hospitalière privée se lance dans une vaste opération visant à « balayer l’idée que le secteur privé coûterait plus cher à la collectivité que le secteur public ».
« Opération vérité » : les hôpitaux privés déterrent la hache de guerre avec leurs confrères du public. Désireuse de gommer auprès du grand public l’image de cherté des cliniques, la Fédération hospitalière privée (FHP) vient de lancer sur Internet un « hostocomparateur » (*).
Au travers d’un choix délibéré de cinquante interventions classiques, de A comme accouchement à T comme troubles vasculaires, le comparateur montre qu’à chaque fois, l’intervention coûte moins à la Sécurité sociale — et donc à la collectivité — dans le privé que dans le public. Ainsi, en bleu, le tarif en hôpital public. En vert, le tarif en hôpital privé. En rouge, la différence, et donc l’économie que réaliserait la Sécurité sociale.
Soucieuse des finances de la collectivité, la FHP lance également une pétition pour accélérer la mise en place d’un tarif unique, normalement prévue pour 2018. « En un an, si les tarifs du public étaient alignés sur ceux du privé, cela permettrait une économie de 1,4 milliard d’euros. » Doutons cependant que le privé accepterait de voir le public s’aligner sur ses tarifs, sans que les siens soient augmentés. « Effectivement, il y aurait une négociation, ces 1,4 milliard sont là pour donner un ordre de grandeur… », reconnaît la FHP, interrogée par France Soir.
Dans l’autre camp, la réponse ne s’est pas fait attendre. Pour la Fédération hospitalière de France, qui représente le secteur public, ce site compare ce qui n’est pas comparable. Et de prendre des exemples afin de le démontrer. « Le site parle d’un écart de tarif de 1.351 euros pour une embolie pulmonaire… sans préciser l’importance pour cette pathologie des services d’urgences et de réanimation, dont seuls disposent les hôpitaux publics », tempête-t-elle. Un argument qui ne se vérifie cependant pas toujours, le secteur privé comptant tout de même 134 services d’urgences, et 65 services de réanimation en France.
La Fédération reproche également à l’hostocomparateur de se baser sur 50 interventions, alors qu’il en existe 2.300 au total.
« Si les cliniques commerciales ont des tarifs souvent plus faibles, c’est parce qu’elles choisissent les pathologies les plus rentables, et parce que les missions assurées par les hôpitaux publics ne sont pas correctement financées. Dès qu’une activité est déficitaire, comme la réanimation, la pédiatrie, les soins aux diabétiques, c’est en effet l’hôpital public qui l’assume, comme il est le seul à accueillir les patients les plus fragiles et ceux qui ont besoin des soins les plus lourds, comme il sera le seul à faire face demain aux risques de pandémie, même s’il ne s’agit pas d’une activité rentable. »
Sur ce point, la FHP reconnaît ne pas traiter toutes les complications et les maladies rares, « mais par absence d’autorisation d’ouvrir plus de services de réanimation par exemple ! », nous explique-t-elle. Pas sûr cependant que les actionnaires du privé accepteraient qu’une clinique se lance dans des soins plus rares… et donc moins rentables.
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